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Les blancs du millésime 2018

Le millésime 2018

Publié par Armand Heitz le

2018 est le millésime le plus facile à travailler depuis ma jeune installation en 2013. Une année où les vins n'ont pas demandé beaucoup de travail en cave. Entre anecdotes et données techniques, je vous raconte ce millésime fantastique.

2018 en Bourgogne

Le millésime 2018 en Bourgogne, c’est :

  • Un cumul de pluie de 271 mm entre avril et septembre, contre 391 mm en moyenne
  • Un hiver assez pluvieux suivi d'une alternance d'orages et de chaleur.
  • Des rendements réguliers entre 40 et 55 hl/ha
  • Une moyenne de température de 19°C entre avril et septembre, contre 16°C en moyenne
  • Des vendanges débutées fin août
Assis sur une chaise, Armand regarde son vin travailler tout seul.

Le domaine a bien grandi depuis 2017, avec pas moins de 18 hectares. Ces 10 nouveaux hectares sont des parcelles d’appellations AOC Bourgogne blanc, rouge et coteaux bourguignons.

Cette année, je prends une décision importante pour mes vignes en AOC régionales : les planter en semi large, c’est-à-dire que 2,2 mètres séparent chaque rang. Ce mode de conduite est très peu répandu en Côte de Beaune et en Côte de Nuits, à tel point que mes confrères trouvent l’idée stupide.

Aujourd’hui, après 4 ans de recul sur ma toute première plantation en vigne large, je n’ai pas de regret à avoir pris cette décision. Avec ce mode de conduite, l’utilisation des intrants a baissé significativement et nous avons pu remplacer la fertilisation industrielle par des enherbements naturels. Tellement d’avantages qu’il faudrait peut-être même remettre en question la culture en haute densité.

Avant le phylloxera, le mildiou et l’oïdium, la vigne basse était pertinente puisqu’elle permettait à la vigne de bénéficier du terroir pour que ses raisins murissent. On pratiquait alors le provignage. Le contexte actuel n’a plus rien à voir et pourtant, le mode de conduite n’a pas évolué. Il faudrait sans doute méditer un peu là-dessus.

L’hiver 2018 a été assez pluvieux et, avec une bonne réserve hydrique, les vignes avaient vraiment des conditions idéales pour pousser. En février et mars, l’hiver a eu de la peine à laisser place au printemps mais avril a accueilli de belles températures pour que la végétation démarre en grande pompe.

Pendant le printemps notre belle région a subit une longue période alternant orage et chaleur ce qui a été plutôt favorable à la pousse de la vigne. Malgré ces orages nos vignes ont échappé à la grêle et au développement de maladies.

Nous avons attaqué les vendanges avec les Chevalier-Montrachet le 26 août et fini avec nos aligoté le 20 septembre. Avec une pluviométrie faible et des températures élevées, on craignait une récolte avec de faibles rendements. C’est au final tout l’inverse qui se produit pour les chardonnays et pour les pinots noirs.

Avec une jolie floraison, les grappes ont pu bien se former et la sécheresse n’aura guère freiné la vigne dans sa période de maturation. La qualité de la récolte est au rendez-vous et les rendements sont réguliers, entre 40 et 55 hl/ha, nous permettant de récolter les parcelles avec des équilibres acide/alcool parfaits. 

2018 est une année comme nous aimerions en avoir plus souvent. Nous avons profité d’une météo parfaite pendant les vendanges pour récolter chaque parcelle à maturité optimale afin d’avoir des équilibres parfaits.

Une fois une série d’analyses faite sur les mouts puis les vins, la tendance est confirmée et les vins n'ont demandé que peu de travail en cave pour exprimer pleinement leur potentiel. 

À table pour la dégustation

Quel style de vin pour 2018 ?

2018 est à ce jour le millésime le plus généreux et le plus facile à travailler que j’ai pu avoir depuis la reprise du domaine.

À l’image du millésime, les vins illustrent parfaitement cet équilibre. Les chardonnays sont fins et intenses. Les pinots noirs sont quant à eux légèrement plus construits que 2017, avec une grande fraîcheur.

 

Armand Heitz 

 

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